jeudi 5 février 2015




Trois mois, ça me semblait presque long. J'avais espoir, pensais que peut-être, la vie sur pause, je me mettrais à. Mais non, la vie ne change pas, pas vraiment. Oui, il y a eu les jours pause, les jours où je me suis faite réparée, et ceux où il fallait patienter, les jours creux et tellement vides que ça ne sonnait pas bien. Il fallait me réhabituer à la lenteur, au vrai ennui. Mais, maintenant, comme sur mon genou gauche il y a un cicatrice qui semble faire un viseur, je sais la direction. ça semble presque trop facile de l'énoncer. Voilà ce que je veux, voilà ce qui me convient. ça, ce n'est pas pour moi.
Se reconstruire le corps, finalement, revient à se reconstruire. A dire ce morceau là, il est blessé, je vais en faire ça. Et puis cet autre morceau, s'il pouvait se mettre en sourdine. Parce contre celui là, il est fort, il est puissant, je le chéri, je m'appuie dessus.
Donc 3 mois sans crèche, sans petite fille brune. Mais 3 mois sans enfants, ça n'était pas possible. Ils sont là, toujours avec leurs parents, qui ne sont autres que mes amis, mes plus proches. Il faut être là pour les voir grandir.  Qui froncent les sourcils, poussent, tapent, ragent, mordent, pleurent, rejettent, se questionnent, questionnent tout court. Mais aussi les lumineux, les souriant, les moelleux, les grandissant, les concentrés, les balbutiant, les rêveurs, les aimés, les inventeurs, les adorés. Je n'ose même plus compter combien il y aura de bientôt nés cette année. J'espère que cette pointe de malaise que je sens arriver n'est pas de la tristesse. Je sais aussi maintenant, avec plus de certitudes, que ça arrivera, les bébés, chez nous.
Il y  a eu ces jours à Paris, alors que ce bébé avait deux mois, et qu'il avait déjà commencé à distribué ses sourires convaincus. Nous avions déambulé entre trois appartements, se suffisant bien à nous même. Et puis il y a eu ces jours à Nancy, où j'ai pu retrouver mes bras de marraine associés à deux jambes qui peuvent bercer. Ce bébé de presque quatre mois aujourd'hui, avec son regard et ses yeux si clairs.  Trois petits jours lenteur et bonheur arrimés sur un radeau-canapé, rythmés par des siestes ronflées, guettées et chantonnées, des bonnes saveurs en bouche, "butternut-gorgonzala-poire-amande-chocolat-banane-thym-chèvre-courgette-appel curd-crêpes-, et j'en passe- et bien sûr, thé-café presque en perfusion. Il faut ajouter aussi ce papa tendresse, ce papa nid douillet, qui pourrait bien donner les bonnes manières à tous les papas du monde. Enfin, la touche finale, indispensable pour sûr, mon amie gaieté, entre discussions sérieuses et grands éclats de rire, qui sait si bien conjuguer le verbe maman et sa jolie personnalité.

1 commentaire:

  1. Le caramel au beurre salé! Ah tes mots c'est la bonne surprise récompense de cette St Valentin-montagnes russes! Le papa qui pourrait donner de bonnes manières, j'en rougis pour lui! Et deux jambes bien plantées que des petits ont sûrement hâte de retrouver lundi…

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