dimanche 18 octobre 2015







Je n'écris pas assez ici pour savoir dans quelle direction où aller.
Il y a eu un été plein de promesses et qui les a tenues, sans faille, avec tous les ingrédients. Un festival de musique sous la pluie comme à 19 ans, des jours en Haute Savoie avec des bébés, des copains et des cousins, beaucoup de soleil, les enfants des autres toujours, l'accro branche, le longboard, le temps qui ne passait pas trop vite, le Jura pendant un mois, la Crête avec J., les 20 ans de Léo peu fêtés, les 25 de Pauline qui l'ont été si joyeusement et qui ont posé un baume de sérénité ici et là, les courses à pied, le paddle, les origamis, les apéros avec les voisins, la piscine quand il fait nuit, et quand il pleut aussi, les mots pour mon père, les mots avec ma mère.
Puis la rentrée, les nouveaux enfants et ceux qu'on a du mal à lâcher, qu'on revoit, dans un parc, à la sortie de l'école maternelle, lors d'un semblant de baby sitting. Les heures qui s'accumulent, les ressentis et les besoins qui n'arrivent pas à être exprimés, le sentiment de vide et de nullité qui ne me lâche pas. S'accrocher à ce qui perdure, qui devient toujours plus facile et de plus en plus évident. S'appuyer sur ceux qui se veulent bienveillants. Mais garder les dents serrées et le regard au loin. Une fois n'est pas coutume, quoique, le corps parle et se tort, une fois, deux fois, trois fois, quatre fois. Mais pleine de clichés, je me relève et repars en courant à chaque fois. Quand je rentre de cette course, j'ai eu peur, je suis pleine de colère, je ne suis pas restée au sol mais je sais que je ne m'en sortirai pas indemne. Il y a les bras de ma sœur, et de ma mère, heureusement. Et puis un jour, la poche d'eau se perce et ça ne sort pas par vague, mais comme un petit filet qui me fait à nouveau respirer. J'ai parlé. Tant pis si ça fâche, si je ne suis pas comprise. J'ai dit ce que j'avais là et c'était ce qui comptait.

Le 17 octobre, je suis allée cherché le petit déjeuner pour les deux frères, J. était dans le Jura. J'ai fait plusieurs tournées de muffins, un petit lot pour les amis et un grand plat pour les anniversaires des anciens de la crèche, les parents avec qui je suis devenue amie, les pierres précieuses de cette expérience. Je suis en retard pour tout mais ça ira. Marche métro marche librairie marche bus rer marche. Une petite fille de 6 mois est en train de goûter son premier yaourt, m'accueille avec de grands sourires, on me dit que j'ai la cote. J'ai le cœur qui se serre. On m'offre un place au repas du midi, à une table qui ressemble à ce qui me manque tous les jours. Je dois repartir. Marche rer marche tramway marche rer marche. On m'accueille avec des ballons, des sourires, des mots qui disent "contents de te voir", répétés encore et encore. Les enfants arrivent, ceux que je portais encore l'année dernière, qui n'ont plus besoin de mes bras, mais qui refont les mêmes jeux, le petit train avec les chaises, se cacher dans la plus petite cabane de la crèche, faire des lits pour tout le monde, grimper là où c'est dangereux. De temps en temps je repère le regard de certains enfants qui me reconnaissent. Petite J. ma si jolie lutine à la voix rauque me lance des sourires en coin. J'ai le cœur qui se serre. La fête est gaie, la joie bien présente. Mais il faut bien se quitter. J'atterris à la gare du rer, et mon coeur va finir par étouff.r. Je vais rentrer chez moi après : rer marche métro marche métro marche ascenceur. Et je vais trouver un tout petit appartement vide, sans enfants, sans famille, sans frères et sans lui surtout et je ne me comprends pas. Est ce que je suis un problème - suis je dans ma vie - pourquoi je la remplie de tant d'enfants et de leurs parents, de ces familles.
J'ai mal dormi, je n'ai même pas déplié le clic clac, quand on est une, pas besoin de place pour deux.

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